Vaccin contre le papillomavirus: ce qu'il faut savoir.
- C-idel Fact
- il y a 3 jours
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Vaccin contre les HPV : une protection efficace et sûre contre plusieurs cancers.
Depuis 2021, la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour tous les adolescents, filles et garçons âgés de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans révolus (et jusqu’à 26 ans pour certains publics à risque). Cette vaccination est proposée systématiquement en classe de 5e, dans le cadre de la prévention des cancers liés à ces virus.
Mais que sait-on vraiment de l’efficacité et de la sécurité de ce vaccin après plus de 15 ans d’utilisation ? Les données les plus récentes, issues d’études cliniques mais aussi d'observations en vie réelle, confirment aujourd’hui ses bénéfices majeurs.
⚠️ Les HPV : des virus très répandus et responsables de plusieurs cancers
Les papillomavirus humains sont transmis lors de relations sexuelles. La plupart des hommes et des femmes y sont exposés au cours de leur vie. Le plus souvent, l’infection passe inaperçue et disparaît spontanément.
Toutefois, certains types de HPV peuvent provoquer des cancers :
chez la femme : col de l’utérus, vulve, vagin ;
chez l’homme : pénis, anus ;
chez les deux sexes : bouche et gorge (cancers oropharyngés).
🎯 Le vaccin : un outil de prévention et non un traitement
Le vaccin contre les HPV, principalement GARDASIL, ne soigne pas une infection déjà installée. Il agit de manière préventive, c’est pourquoi il est recommandé avant le début de la vie sexuelle.
Lors des essais cliniques, les résultats étaient déjà très prometteurs :
Jusqu’à 90 % de prévention des infections à HPV ;
Près de 100 % d’efficacité contre les lésions précancéreuses du col de l’utérus.
Mais qu’en est-il après plusieurs années de vaccination à grande échelle ? Les études en "vie réelle" viennent renforcer ces constats.
✅ Une efficacité largement démontrée dans la vraie vie
Australie : pionnière de la vaccination dès 2007, elle a constaté une baisse rapide et durable des infections et lésions précancéreuses chez les jeunes filles vaccinées.
Suède (2020) : une étude portant sur 1,6 million de femmes a montré une réduction de 88 % du risque de cancer du col de l’utérus chez les jeunes femmes vaccinées, en particulier celles ayant reçu leur première dose avant 17 ans.
Écosse (2024) : chez les femmes vaccinées à 12-13 ans, aucun cas de cancer du col n’a été détecté, quel que soit le nombre de doses reçues. En revanche, pour les filles vaccinées plus tard (14-22 ans), 3 doses sont nécessaires pour une efficacité optimale.
États-Unis : entre 2008 et 2022, on observe une baisse de 79 % des lésions précancéreuses chez les femmes de 20 à 24 ans, soit la première génération vaccinée.
Bilan global : la vaccination réduit les lésions précancéreuses du col de l’utérus de 84 à 94 %, et les cancers de cet organe de près de 90 %.
👨⚕️ Qu’en est-il chez les garçons et les hommes ?
Les hommes sont également concernés :
Une étude internationale sur 4 055 hommes âgés de 16 à 26 ans a montré une efficacité de 90 % contre les condylomes anogénitaux.
Chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, la protection contre les lésions précancéreuses anales varie :
77,5 % d’efficacité si le patient n’était pas infecté et a reçu 3 doses ;
50 % dans les autres cas.
Une autre étude menée sur 1 000 hommes suivis pendant 12 ans après vaccination n’a révélé aucun cas de lésions précancéreuses ni de verrues génitales.
Des études sont en cours pour confirmer l’effet du vaccin sur les cancers oropharyngés, notamment liés au HPV-16, un type ciblé par le vaccin. L’objectif de la généralisation de la vaccination chez les garçons est double : les protéger eux-mêmes, et réduire la transmission du virus aux femmes.
💉 Effets secondaires : des réactions bénignes et bien connues
Comme pour tous les vaccins, des effets indésirables peuvent survenir :
Douleurs au point d’injection, rougeurs, fièvre légère, douleurs musculaires ou articulaires.
Malaises vagaux peu fréquents, mais connus, pouvant provoquer une chute. C’est pourquoi les adolescents sont surveillés pendant 15 minutes après l’injection, en position assise ou allongée.
🔍 À noter : selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), aucune hausse de cas de maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques, n’a été observée après vaccination.
🧭 En conclusion
Aujourd’hui, toutes les données disponibles confirment que :
Le vaccin contre les HPV est très efficace pour prévenir les cancers du col de l’utérus, mais aussi d’autres cancers liés aux HPV (anus, gorge, pénis…) ;
Il est sûr et ses effets secondaires sont limités et bien maîtrisés ;
La vaccination avant 14 ans, avant toute exposition au virus, reste la meilleure stratégie de prévention.
La généralisation de cette vaccination représente une avancée majeure en santé publique. Elle permet de protéger durablement la population contre des maladies graves, évitables grâce à un geste simple, sûr et scientifiquement validé.
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